vendredi 8 janvier 2010

LE SOCIALISME DU XXI ème SIÈCLE

LE SOCIALISME DU XXI ème SIÈCLE


POUR QUI S'INTÉRESSENT AUX ALTERNATIVES DU CAPITALISME TROUVERONT DES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXIONS DANS LE PRÉSENT TEXTE. QUE PENSER D'UN SOCIALISME SANS ÉTATISME ET D'UN LIBÉRALISME SANS CAPITALISME? 

C'est en Amérique Latine, tout particulièrement au Venezuela, que l’expression a été largement diffusée par Hugo Chavez, le 30 janvier 2005, lors du Vème Forum social mondial. Ce concept, développé pour la première fois, en 1996, par l’auteur russe, A.V.
Buzgalin, traduit et publié à Cuba, en 2000, sous le titre « El socialismo del siglo XXI », fut repris par le sociologue et analyste politique allemand, résidant au Mexique, Heinz Dieterich Steffan, dans des ouvrages subséquents à 1996. C’est toutefois à Chavez et au peuple du Venezuela que nous devons la mise en marche démocratique de cette voie du socialisme du XXIème siècle dont les contours ne sont pas préalablement définis mais dont les objectifs, pour leur part, sont clairement ciblés.
 
 Pour Chavez, le socialisme vers lequel se dirige le peuple vénézuélien, se base sur la solidarité, la fraternité, sur l’amour, la liberté et l’égalité. Les formes concrètes que prendra ce socialisme du XXI nième siècle s’inspireront, sans doute, d’un paradigme nouveau, celui d’un libéralisme, affranchi du capitalisme, faisant cause commune avec un socialisme, affranchi de l’étatisme. Cette approche vient de Giulio Santosuosso dont les études démontrent que l’identification faite entre le capitalisme et le libéralisme, tout comme celle faite entre le socialisme et l’étatisme ont rendu impossible le rapprochement entre libéralisme et socialisme. Pour lui, la société qui rend possible la justice et le respect de tous doit s’alimenter à la fois d’un libéralisme sans capitalisme et d’un socialisme sans étatisme, en somme un socialisme libéral et un libéralisme socialiste.
 
 Chavez a appelé à la réalisation de la 5ème Internationale socialiste dont la date devrait être fixée en avril 2010. Un appel historique où tous les représentants de la gauche engagée pour les changements sont convoqués. Une nouvelle Internationale sans manuel et sans obligation, a expliqué Chavez, où les différences seront les bienvenues. Un nouveau projet de coordination de la gauche doit se faire au sein d’une internationale pour affronter l’impérialisme, battre l’impérialisme, et lutter pour le socialisme du 21eme siècle. Il est nécessaire de travailler ensemble à l’élaboration d’un manifeste afin de créer l’unité autour du socialisme du 21eme siècle, a-t-il poursuivi.
 
 Si le capitalisme est l’ennemi à abattre, d’autres, souvent au sein de la gauche elle-même, le sont tout autant comme c’est le cas pour l’étatisme, la bureaucratie et le dilettantisme qui se complait dans les discussions sans jamais passer à l’action. « Nous avons perdu beaucoup de temps, nous continuons à en prendre, à chercher des excuses à notre inaction. Je considère qu’un tel comportement constitue une trahison envers les espoirs de nos peuples. » Nous avons besoin de l’unité des partis de gauche, « mais des partis qui sont véritablement de gauche ». Je vous invite à lire le très bon compte rendu de Federico Fuentes sur ce moment historique de la convocation de la 5ème Internationale.
 
 J’ose espérer que le Québec sera présent d’une façon ou d’une autre à cet évènement qui marquera, à ne pas douter, le XXIème siècle. Il s’agira d’un effort pour mettre au point un socialisme sans étatisme et un libéralisme sans capitalisme. De quoi alimenter les échanges entre ceux et celles qui ont à cœur le devenir de notre monde et de notre planète. Pour le moment, la date de cette rencontre extraordinaire n’est pas encore connue.
Elle le sera en avril prochain, au moment de la clôture de ce premier grand Congrès du Part Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). Il est possible que Fidel Castro fasse le déplacement pour y participer.
 
 
 Oscar Fortin
 Québec, le 7 janvier 2010
 http://humanisme.bogspot.com;
 
 références à deux liens
 
 http://www.editorialgalac.com/catalogo/detalle.php?catid=44
 

http://www.legrandsoir.info/L-appel-historique-de-Chavez-pour-une-5eme-Internationale-Monthly-Review.html


 

 

mardi 5 janvier 2010

NON AUx TERRORISTES:Al Qaeda A Tue Majoritairement Des Musulmans

Al Qaeda A Tue Majoritairement Des Musulmans



Comment expliquer que la majorité des victimes d’al Qaeda sont des Musulmans et non pas des non Musulmans comme certains s’évertuent depuis des années à le faire croire. Une étude récemment publiée aux US le prouve.



Al Qaeda créée par la CIA recherchée par le FBI
Al Qaeda créée par la CIA recherchée par le FBI

Une nouvelle étude du Combatting Terrorism Center (CTC) américain montre que la grande majorité des victimes d’al Qaeda sont en fait des coreligionnaires.

Entre 2004 et 2008, al Qaeda a revendiqué la responsabilité de 313 attaques, provoquant la mort de 3010 personnes. Et bien que ces attaques aient inclus des attentats commis en Occident tels celui de Madrid en 2004 et celui de Londres en 2005 seulement 12% des tués (371) étaient des Occidentaux.

Ce nouveau rapport du CTC – qui fait partie de l’Académie Militaire des US à West Point, New York- jette un éclairage particulièrement surprenant sur l’identité des victimes d’al Qaeda. Intitulé «Deadly Vanguards : A Study Of al-Qaeda’s Violence Against Muslims » ce rapport regroupe des données et chiffres qui parlent d’eux-mêmes. La grande majorité des victimes d’al Qaeda sont des Musulmans et les auteurs du rapport affirmant avoir utilisé une méthodologie très stricte ont admis que celui-ci omettait probablement de mentionner un certain nombre de victimes musulmanes.

Les chercheurs ont seulement compté les attaques dont al Qaeda a revendiqué la responsabilité. Mais c’est bien connu qu’al Qaeda ne revendique pas systématiquement tout attaque perpétrée ce qui implique que de nombreuses victimes n’ont pas été comptabilisées dans ce rapport. De plus, les chercheurs n’ont inclus que les attaques rapportées par les médias arabes et se sont appuyés sur les chiffres que ces derniers fournissaient, considérant que les médias arabes sont plus crédibles dans le monde musulman que les médias occidentaux ce qui en fait n’est pas toujours le cas.

Entre 2006 et 2008, les non Occidentaux ont couru un risque 38 fois supérieur à celui des Occidentaux d’être tués dans des attaques d’al Qaeda. Les auteurs du rapport le justifient en disant que :

« Comme al Qaeda a des capacités limitées pour frapper ses ennemis occidentaux, le groupe maintient sa capacité de nuisance en attaquant dans des pays à majorité musulmane »

Cette justification est quelque peu douteuse.

Cette étude réalisée par une organisation qui fait partie de l’école militaire américaine, intéressante de par les chiffres et constatations qu’elle fournit, ne peut que pousser à s’interroger une fois de plus sur qui est derrière al Qaeda.

S’il est vrai que depuis les attentats du 11 Septembre aux USA les mesures de sécurité ont partout été renforcées au point que les libertés individuelles ont largement et globalement régressé, il n’en reste pas moins que le fait que ce soit majoritairement des Musulmans qui aient été tués vient renforcer la thèse d’une manipulation des services secrets occidentaux - principalement de la CIA - de la nébuleuse d’al Qaeda.

A l’origine d’al Qaeda il y a la CIA, Ben Laden ayant été un agent de la CIA pour lutter contre l’occupation soviétique en Afghanistan. Les Soviétiques partis d’Afghanistan, que sont devenus les combattants d’al Qaeda ? Certains affirment qu’ils ont migré vers la Somalie et le Soudan et qu’il resterait à l’heure actuelle environ une centaines de ces combattants en Afghanistan. Pas de quoi justifier une intensification de la guerre en AFPAK, l’envoi de 34 000 troupes US supplémentaires en Afghanistan, plus environ 7000 soldats de l’OTAN. L’offensive militaire US et de leurs alliés contre l’Afghanistan, que le CSONU a justifié après les attaques du 11 Septembre, était justement basée sur le fait que ce pays servait de refuge à cette nébuleuse d’al Qaeda soit disant responsable de ces attaques. Aucune enquête indépendante sérieuse n’a été jusqu’à ce jour menée, les gouvernements américains successifs de même que l’ONU par sa passivité y faisant constamment obstacle.

Alors qui est réellement derrière al Qaeda, cette organisation qui vise majoritairement des Musulmans ?

En parallèle, fait également troublant, ce sont principalement des pays musulmans qui sont visés dans des guerres « contre le terrorisme » « sans fin » « de nécessité » selon la terminologie du moment choisie par les pays occidentaux, attaqués détruits et ruinés comme cela a été le cas de l’Irak, de l’Afghanistan, et peut être demain de l’Iran si la société civile, et en premier lieu celle des pays musulmans, premiers visés, ne s’élèvent pas plus fermement contre ces croisades sanguinaires certainement plus sanguinaires que les attaques de la nébuleuse d’al Qaeda. Encore faudrait- il que ces pays musulmans cessent de tomber dans le piège permanent de la culpabilisation et de l’auto dénigrement que les pays judéo-chrétiens occidentaux leur tendent inlassablement ces derniers projetant sur eux leur mauvaise conscience de colonisateurs insatiables.


Lundi 7 Décembre 2009
Mireille Delamarre
voir alterinfo

الأنثروبولوجي المغربي عبد الله حمودي : مفكك خطاطة الشيخ و المريد


 الأنثروبولوجي المغربي عبد الله حمودي : مفكك خطاطة الشيخ و المريد
عبد الرحيم العطري

الدرس الأنثروبولوجي يستلزم نفسا عميقا، وقبلا مزيدا من الصبر والأناة، فالفكرة فيه لا تأتي مطواعة منسابة، إلا بتوافر قدر عال من المراس، لهذا لم يكن عبد الله حمودي ليهدينا «الشيخ و المريد» إلا بعد طول نظر و تحليل للنسق السلطوي في الأزمنة العربية. خلاصات ذات الدرس لا تأتي من بوابة النظر فقط، بل تنكتب في الميدان و التنزيل الواقعي للمفهوم و الممارسة، لهذا كان حمودي منذ خطوه الأول في هذه «الصناعة المعرفية الثقيلة» بتعبير نور الدين الزاهي، ينتصر لصوت الميدان، و ينطلق نحو المغرب العميق لاكتشاف خطاطات الشيخ و المريد و الأضحية و أقنعتها، كما يرتحل أيضا إلى الحج لاكتشاف موسم في مكة.
وفي ارتحاله هذا نحو الميدان يكتشف أن كثيرا من المثقفين لم يعشوا و لو لستة أشهر مع الفلاحين، بمعنى أن ارتباطهم بتفاصيل الحياة الاجتماعية هو نظري بالأساس، و ليس ارتباطا يمس المعيش اليومي و المعرفة القريبة، و يزداد الأمر كاريكاتورية عندما يرافقه هؤلاء «النظريون» إلى المغرب القروي، و يصعب عليهم استيعاب مفردات لا يستطيعون إلى فهمها سبيلا، فيقومون بتحوير معانيها و استبدالها في مسوداتهم بكلمات مستقدمة من سجل ثقافي آخر.
أصول الحرفة لن يكون بلوغها ممكنا بدون النزول إلى الميدان، فالأمر يتعلق بصناعة معرفية ثقيلة لا تقبل بالمقاربات الكسولة و المتسرعة، و عليه سيجد حمودي نفسه مدعوا لاستثمار تقنية الملاحظة بالمشاركة، التي تطلبت منه في بعض الأحايين المكوث لأزيد من ستة أشهر في مجتمع الدراسة، و هو ما لا ينطبق على كثير من المثقفين الذين يفضلون التنظير من أبراجهم العاجية من غير إصاخة السمع، عن قرب، لزفرات و آهات الذين هم تحت.
هناك في المغرب الشرقي أو الشقي، و في الأطلسين الكبير و المتوسط، و في مناطق أخرى داخل المغرب و خارجه، و منذ ستينيات القرن الفائت، كان عبد الله حمودي يعطي للدرس الأنثروبولوجي، معناه و مبناه المختلف، بالتقاط التفاصيل أولا، و تفكيكها ثانيا، ثم محاولة موضعتها و قراءتها أخيرا، بعيدا عن أية نزعة وثوقية أو إشراقية، فرحة  بما تنتهي إليه من خلاصات. فالتعميم أو الاختزال، غير معمول بهما في أجندته المعرفية.
في سياق هذا الاشتغال سنكتشف حمودي أنثروبولوجيا متعدد القراءات و الانفتاحات، غير مقتنع بجدوى الحدود المعرفية بين العلوم، لقد كان يستثمر التاريخ و السوسيولوجيا و علم النفس و غيرها من العلوم في قراءة الواقعة الإنسانية، كما يستعمل عدتها النظرية و المنهجية في تدبير أبحاثه و دراساته التي توزعت على مواضيع شتى، تنفتح على الاحتفال و  الطقس و الرمز و الفعل، و ترتهن إلى التفكير في المصائر تحديدا.
ألم يقل في حوار أجراه معه توفيق بوعشرين بأن ما شغله و ما يشغله باستمرار هو سؤال مصير المجتمع، و هو السؤال الذي يتفرع عنه العديد من الأسئلة المتعلقة بمعرفة طبيعة المجتمع و خصائصه، و كاستراتيجية معرفية لبلوغ هذا الهدف، فإن حمودي لا يتوقف عند إنتاج الأسئلة بصدد مختلف مظاهر الفاعلية الإنسانية، في أشكالها الدينية و التراثية و الطقوسية و المعمارية و السياسية و التداولية، منتجا بذلك لأعمال رصينة تستحق فعلا توصيف «الصناعة الثقيلة».
يمارس حمودي آنا التدريس بجامعة برنستون بالولايات المتحدة الأمريكية، فقد وجد نفسه منساقا مع تيارات هجرة الأدمغة، بحثا عن فضاءات أرحب للبحث العلمي، و ذلك بعد أزيد من عشرين سنة من التدريس بمعهد الزراعة و البيطرة بالرباط، ففي لحظة من سوء الأحوال السوسيوسياسية التي ألقت بظلالها على المستوى التعليمي، سيجد نفسه مضطرا للانضباط إلى فرضية الهجرة التي تبصم مسار العلوم الاجتماعية هنا و الآن، ليغادر في اتجاه بلد العم سام، و يحظى على إثر ذلك باعتراف عال في رحاب جامعة برنستون، التي ما زال يمارس بها البحث و التدريس لحد الآن.
 المتتبعون لمسار الرجل يعتبرونها هجرة قسرية لا تختلف عن باقي الهجرات المتواترة في رحاب الأنثروبولوجيا و السوسيولوجيا، و أنها تحمل رسالة احتجاج على سوء الأحوال العلمية في هذا الهنا. ففي بلد يصير فيه السياسي و داعية التقنية أكثر أهمية من رجل العلم، لا يكون هناك من مناص غير التحليق بعيدا عن دفء الوطن، بحثا عن أزمنة معرفية يجل فيها العلم و يقدر.
لكن حمودي المهاجر، لم يقدم الاستقالة من الانشغال بشجون الوطن، بل ظل متتبعا و محللا لإنتاجاته المادية و الرمزية، و مفسرا لأزماته و انفراجاته، مقترحا مداخل ممكنة للقراءة تتوسل بخطاطة الشيخ و المريد لاكتشاف النسق الثقافي للسلطة تدبيرا و تصريفا و إعادة إنتاج أيضا في المجتمع المغربي و العربي. و كيف لا يفعل ذلك و هو الابن الشرعي للمغرب العميق، الذي رأى فيه النور سنة 1945، لينطلق متعلما و معلما لأجيال المهندسين البيطريين، أصول حرفة البحث الإثنوغرافي و الأنثروبولوجي، و بالضبط برفقة نجيب بودربالة و بول باسكون.
حمودي سيحاور بسبب أنثروبولوجياه و مقاربته الميدانية التي يطمئن إليها، احتفال بوجلود الذي ما زال حاضرا في المغرب العميق تحت مسميات متفرقة( بولبطاين، بوجلود، بيلماون..)، فالاحتفال كما يراه «مفكك خطاطة الشيخ و المريد»، وفي سياق قرية معزولة نسبيا عن حياة المدينة، يكشف عن قدرة مدهشة على فهم الأحداث الجارية.  فلا يتعلق الأمر باحتفال عابر، إنه فلسفة حياة مشتركة و ذاكرة جمعية غنية. فمنذ أواسط السبعينيات من القرن الماضي سيتبنى حمودي مجهودا نقديا يفكر في الظواهر الاجتماعية و الثقافية بوصفها حصيلة تاريخية بتفاعل فيها المحلي «القرية،القبيلة مثلا» مع الشمولي الحكم المركزي، الأمة، المعتقدات والشعائر السائدة على المستوى العام، السوق و شبكات التبادل التجاري».
في كتاب «الأضحية و أقنعتها» الذي قدم فيه تحليلا معمقا لهذا الاحتفال، سيؤكد في منتهى القول، بأنه من غير المرجح أن يتمكن حقل معرفي يغالي في الاعتماد على متفرقات وتصنيفات تقريبية، من أن يشعر بواقع حي. فلأجل التمكن من ذات لواقع يتوجب امتشاق مسارات من الدرس و التحليل أكثر دقة و موضوعية، و قبلا أكثر إنصاتا لصوت التجربة الإنسانية، كما هي في الواقع، لا كما نتخيلها في مكاتبنا المكيفة.
أعمال حمودي لم تقف عند حدود الاحتفال و الطقوس و الشعائر، بل امتدت إلى المعمار السكني عبر رصد حياة القصور في واحات درعة و دادس و غريس، و كذا أنظمة الري في هذا الواحات حيث يستمر نظام سقي عتيق و معقد و فعال، يتأسس على ملكية الماء بصيغة المفرد و الجمع، و ينضبط لحقوق شرعية و عرفية تتوزع على حق المسيل و العالية و السافلة...كما سيعانق حمودي في اشتغالاته هاته مؤسسة الزوايا و علاقاتها المفترضة مع القبيلة و المخزن، ذات المؤسسة التي ستقوده بعدا إلى اكتشاف مقترب تحليلي للنسق الثقافي لبناء السلطة في المجتمع العربي، انطلاقا من «زوج الشيخ و المريد».
كيف يمكن أن تواجه السلطوية فكريا و عمليا في المجتمعات العربية الحديثة؟ ذلكم هو السؤال الملتهب الذي عانقه حمودي طويلا، ليفرد له مساحات مهمة من النقاش توجت بإصدار مؤلف «الشيخ و المريد» الذي تتلخص فرضيته الأساسية في تسرب خطاطة ثقافية من مجال الصوفية والولاية إلى المجال السياسي» .وهذه الخطاطة التي استندت إليها علاقات السلطة واستمدت منها ديناميتها هي في نظري علاقة الشيخ بالمريد ،التي أصبحت العلاقة النموذجية لعلاقات السلطة الأخرى، ومن خلال تمحيصها تظهر تطابقاتها البنيوية مع تلك العلاقات، سواء في مجال التعليم العلمي والحرفي أو في المجال السياسي والنقابي،أو في مجالي ا?دارة و النظم الأخرى».
طبعا في دراساته هاته سيواجه حمودي، كما غيره من آل العلوم الاجتماعية، التراث المعرفي الكولونيالي، ليدخل في حوار قوي مع طروحاته و نتائجه، مبينا قصوره عن فهم ما يعتمل في المجتمع المغربي، و مؤكدا على أن الدهشة و الافتتان بالمغرب المجهول ساهما في خلق معرفة ضبابية و متسرعة عنه. سيحاور في هذا المستوى مونطاني و بيرك و دوتي و غيرتز و ويسترمارك...
عن الديمقراطية المعاقة يورد حمودي مثالا دالا، إذ يقول: «بعض الإخوان اتصلوا بي بمناسبة تأسيس المنظمة المغربية لحقوق الإنسان، و أكدوا لي بأن هذه المنظمة الجديدة ستؤسس في استقلالية عن الأحزاب و الإدارة، وقالوا لا بد أن تشارك حتى لا تبقى في الانزواء الذي أنت فيه منذ السبعينات،... و هكذا اجتمعنا بقاعة سمية في الرباط، التي كانت غاصة بالحضور، و بعد المناقشة فتحت لائحة المجلس التأسيسي، و اقترح بعض الأصدقاء إسمي في السبورة. و بعد الانتهاء من تسجيل الأسماء، و أظن أن عددها كان 77 إسما، تقدم أحدهم و أخذ الكلمة، ثم قال إن كل هذه الأسماء معروفة بالأمانة و النزاهة و الأفكار التحررية و النيرة و تستحق كل هذه الشخصيات أن تكون في اللجنة التأسيسية...و كل ما قمت به هو أنني غادرت الاجتماع و قطعت الاتصال بالمنظمة، ثم سألني بعض الإخوة عن سبب هذه المغادرة، فكان جوابي: إننا ذبحناها قبل أن نخرجها إلى الوجود». فلربما ذبحنا الكثير من المشاريع قبل أن تولد أصلا، مما يجعلنا بقوة الأشياء نحارب الانقراض في وطن لا يكتمل بهيا، إلا في الأحلام والانتظارات التي لا تتحقق.

http://www.alittihad.press.ma/def.asp?codelangue=29&id_info=100448&date_ar=2009-12-12%2018:0:00

Face à la barbabrie sioniste depuis 1948 et à l'agenda mondialiste,il faut boycotter‏

http://www.nonalaguerre.com/articles/article464a.pdf
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Face à la barbabrie sioniste depuis 1948 et à l'agenda mondialiste,il faut boycotter chaque
société finançant les projets politiques sionistes et mondialistes.Parmi les produits israéliens:
Les fruits et légumes venant d'israel, tous les produits avec un code barre commençant par 729.
Carmel (fruits et légumes) -Jaffa (fruits et légumes) - Kedem (avocats) - Coral (Cerises) - Top (fruits et
légumes) - Beigel (biscuits apéritifs) - Hasat (agrumes) - Sabra (repas complets) - Osem (soupes,
snacks, biscuits, repas complets préparés) - Dagir (conserves de poissons) - Holyland (miel, herbes) -
Amba (conserves) - Green Valley (vin) - Tivall (produits végétariens) - Agrofresh (concombres) - Jordan
Valley (dattes) - Dana (tomates cerises) - Epilady (appareils d'épilation) - Ahava
Les produits des entreprises qui soutiennent l'Etat d'Israël (américaines ou européennes) :
COCA-COLA - Marques du groupe : Aquarius, Cherry Coke, Fanta, Nestea, Sprite, Minute Maid, Tropical.
Cette entreprise soutient l'Etat d'Israël depuis 1966.
DANONE - Marques du groupe : Arvie, Badoit, Belin, Blédina, Phosphatine, Chipster, Evian, Galbani,
Gervais, Heudebert, Lu, Taillefine, Volvic. Danone vient d'investir dans le Golan, territoire syrien occupé
depuis 1967 par Israël.
NESTLÉ - Marques du groupe : Aquarel, Cheerios, Crunch, Frigor, Friskies, Galak, Golden Grahams, Kit
Kat, Maggi, Mousline, Nescafé, Ricoré, Quality Street, Vittel, Perrier, Buitoni. La société suisse possède
50,1 % des capitaux de la chaîne alimentaire israélienne Osem. La firme est accusée depuis les années
50 de détruire l'économie et la santé des peuples du Tiers-Monde, notamment par l'imposition de ses
laits en poudre pour bébés en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
INTEL - Cette grosse entreprise produit la plus grande partie des puces électroniques PENTIUM 4 utilisées
par les ordinateurs PC dans son usine de Kyriat Gat, installée sur le site de Iraq Al-Manshiya, un village
palestinien rasé après son évacuation en 1949 par les soldats égyptiens. 2 000 habitants furent chassés
de leur terre, malgré un engagement écrit, supervisé par les Nations unies, des sionistes à ne pas
toucher à la population. Une campagne de leurs descendants aux USA en 2003 a amené INTEL à
suspendre un projet d'investissements de 2 milliards de dollars pour une extension de l'usine Fab 18 de
Kyriat Gat.
L'ORÉAL - Marques du groupe : Biotherm, Cacharel, Giorgio Armani Parfums, Lancôme, Vichy, La Roche-
Posay, Garnier, Héléna Rubinstein, Gemey-Maybelline, Jean-Louis David Shampoings, Le Club des
créateurs de beauté , Redken 5th Avenue, Ralph Lauren parfums, Ushuaïa,Yves Rocher.
Liste complète : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Or%C3%A9al
L'Oréal( a ainsi investi des millions en créant une unité de production à Migdal Haemeck, à tel point que
le Congrès juif américain a exprimé sa satisfaction de voir l'Oréal « devenir un ami chaleureux de l'Etat
d'Israël ».
ZARA également : http://www.alterinfo.net/Lutte-contre-l-apartheid-et-la-guerre-des-stars-de-
Hollywood-boycottent-Zara_a28245.html
ESTÉE LAUDER - Marques du groupe : Aramis, Clinique, la Mer, DKNY, Tommy Hilfiger
Outre ses investissements, le directeur est le président d'une des plus puissantes organisations sionistes
US, le Fonds National juif.
DELTA GALIL - Cette entreprise israélienne est spécialisée dans la sous-traitance de produits textiles
notamment dans celui des sous-vêtements. De nombreux sous-vêtements de marques étrangères
proviennent ainsi directement des usines de Delta Galil. C'est le cas pour Marks & Spencers,
CARREFOUR(ED,Shopi,Champion,8 à huit,Supermarchés GB),Tex,Lidl, Aldi,Auchan(Atac,Banque Accord),
Gap, Hugo Boss, Playtex, Calvin Klein, Victoria's Secret, DKNY, Ralph Lauren.
LEVI STRAUSS JEANS ET CELIO.Ces entreprises fort bien implantées en France financent les nouvelles
colonies en Palestine mais également les écoles des religieux extrémistes dans le monde.
TIMBERLAND.Tout comme son homologue Ronald Lauder, le PDG de Timberland Jeffrey Swartz est un
membre actif du lobby sioniste US. Il a conseillé ainsi d'encourager la communauté juive US à se rendre
en Israël mais également d'envoyer des soldats israéliens pour mener la propagande pro-israélienne aux
USA.
DISNEYLAND - L'entreprise Disney n'a rien d'idyllique et contribue par son soutien à Israël à semer la
mort en Palestine. Elle approuve ainsi tacitement l'occupation illégale de Jérusalem-Est en faisant de
Jérusalem lors d'une exposition au Centre Epcot en Floride la capitale d'Israël, cela en violation des
résolutions internationales de l'ONU.
NOKIA - Le géant finlandais de la téléphonie commerce activement avec l'Etat d'Israël. Dans une
interview au Jérusalem Post, le manager du groupe déclarait : qu' Israël faisait partie des priorités de
l'entreprise. Un centre de recherche Nokia a ainsi vu le jour en Israël.
MC DONALD'S - Entreprise emblématique de l'impérialisme culturel US, la célèbre chaîne de restaurants
fast-food apporte un soutien non négligeable à l'Etat israélien. McDonald's dispose de 80 restaurants en
Israël et y emploie près de 3000 personnes. Elle y interdit à son personnel de parler arabe. Aux USA,
l'entreprise figure parmi les heureux partenaires de l'organisation sioniste «Jewish Community »
basée à Chicago. Cette organisation travaille en effet pour le maintien de l'aide militaire, économique et
diplomatique apportée par les USA à Israël.
CATERPILLAR (Equipement pour bâtiment mais également, vêtements, chaussures) - Une large
campagne doit être menée en France pour dénoncer la participation criminelle de Caterpillar aux
destructions des maisons en Palestine par ses bulldozers géants. C'est avec un Caterpillar que la pacifiste
américaine juive Rachel Corrie a été tuée par un soldat israélien en 2003.La chaîne hôtelière
ACCORHOTEL (Etap, Ibis, Mercure, Novotel, Sofitel) - Cette chaîne a plusieurs hôtels en Israël, et
récemment, elle a ouvert une succursale dans les territoires syriens occupés, dans le Golan.Les chaînes
alimentaires présentes dans les colonies israéliennes : Domino Pizza, Pizza Hut, Häagen Daaz, Burger
King.Autres produits : Cigarettes Morris (dont Marlboro), Produits Kimberly-Clarck(Kleenex, Kotex,
Huggies), SanDisk (informatique), Toys RUs (jouets).Micrososft dont le patron est très actif avec la cia et
le fbi pour les programmes militaires.
Source enrichie de http://www.boycott-zionism.com
Il y a également toutes les entreprises présentes dans les groupes mondialistes,sionistes et atlantistes.
Voici ceux de la fondation franco-américaine
http://www.french-american.org/adhesion/nos-membres.html
EADS France(via lagardère contrôle le « journal » le monde,le parisien,europe1 et d'autres en plus d'être
un vendeur d'armes), Clarence Westbury Foundation - BNP Paribas -
Groupe Arnault(Christian Dior SA,LVMH, Bouygue, Europ@Web,Carrefour,Berluti - Celine - Champagne
Krug - Champagne Mercier - Moët et Chandon - Hennessy - Champagne Ruinart - Château d'Yquem -
Chaumet - Connaissance des Arts - Christian Dior - Donna - karan Fendi - Emilio Pucci - Fred - Givenchy -
Guerlain - Investir Magazine - Kenzo - La Samaritaine - Les Échos(du bilderberger nicolas beytout) -
Le Bon Marché - Loewe - Louis Vuitton - StephanoBi - Radio Classique - Sephora - TAG Heuer - Veuve
Cliquot - Zénith - Paprec ) -
Caisse des Dépôts, NYSE Euronext,IXIS Asset Management, MBDA, Safran, Sodexo,Sterling Executive
Search SARL,Thales Raytheon Systems Ltd,Veolia Transport,Accor,ACE European Groupe Ltd,AFFINE,Air
LiquideAREVA,Arianespace,Banque Transatlantique,Cap Gemini, Debevoise & Plimpton, LLP.,Findercod,JP
Morgan France,Lafarge,LaSer,Michelin,Rothschild & Co ,RTE , Schneider Electric, SCOR, SITA, Suez, Tilder,
Valeo,Vivendi,Air France, ArianespaceCetelem Citigroup,Crédit Coopératif,Crédit Mutuel,Ernst &Young,
Financière Pinault,Fondation d'entreprise ,La Poste,Groupe Galeries Lafayette,International Herald
Tribune,L'Oréal (parfums),Ministère des Affaires étrangères,Ministère de la Culture,Publicis Groupe,Sia
Conseil,Starwood Capital,Sodexo,U.S. Embassy in France.
Encore pour la fondation franco-américaine,y a la redoute dont le président Bertrand de Talhouët est
young leader depuis 1999. La redoute appartient au groupe PPR de pinaut qui possède toutes ces
entreprises dont la fnac.En 2006, les principales sociétés du groupe sont : Gucci Group - Puma - Redcats
Group (Redoute, Ellos, Empire, Brylane, Cyrillus, Vertbaudet, Somewhere, Daxon, La Maison de Valérie,
The Sportsman's Guide, The Golfwarehouse, Lane Bryant, Jessica London, Chadwick's, Roaman's, King
Size) - Fnac - Conforama - CFAO - Surcouf - Artemis L'Agefi
http://fr.wikipedia.org/wiki/PPR_(entreprise)
Egalement les sociétés présentes au groupe mondialiste sioniste, le groupe bilderberg.Informez-vous sur
ce groupe mondialiste et sur ces membres,la liste est très longue.
Boycottez également tous les « médias » de masse complices de l'agenda sioniste et mondialiste.
Pour vous informez sur internet : http://www.alterinfo.net/ / http://www.mecanopolis.org/
Pour AGIR contre les projets mondialistes et sionistes :
Le Mouvement We Are Change Paris : http://wearechangeparis.wordpress.com/
Le Mouvement Des Damnés de l'Impérialisme : http://www.mdi2008.com/
Tract réalisé par We Are Change Paris,téléchargeable ici :
http://wearechangeparis.wordpress.com/2009/01/10/nos-tracts/

Abraham Sarfati la problématique du judaisme marocain et son rapport avec le sionisme

Abraham Sarfati la problématique du judaisme marocain et son rapport avec le sionisme

Jordanie et Maroc Additif


René Naba
Lundi 21 Décembre 2009

Abraham Sarfati la problématique du judaisme marocain et son rapport avec le sionisme
Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc pour l’accueil que le Royaume avait réservé en novembre à l’ancien ministre israélien des affaires étrangères, un camouflet d’autant plus cinglant que le souverain chérifien, le Roi Mohamad VI préside le comité «Al Qods», le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain.
En complément au dossier «Jordanie et Maroc, les voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale» dans la sphère arabe www.renenaba.com publie, en additif, au titre d’annexe documentaire, des extraits d’une étude de M. Abraham Sarfaty sur la problématique du judaïsme marocain et son rapport au sionisme. Une étude parue dans la Revue Souffles numéro spécial 15, 3e trimestre 1969 et toujours d’actualité.

La revue Souffles «Anfas» en arabe est née en 1966 au Maroc de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l’urgence d’une tribune et d’un renouveau poétique et politique.

Mais, très vite, elle cristallisa autour d’elle toutes les énergies créatrices marocaines: peintres, cinéastes, hommes de théâtre, chercheurs, penseurs hommes de théâtre, pour finir par devenir un carrefour de création et de réflexion pour les nouvelles générations marocaines avides de libérer leur pays, de lui restituer une identité, de lui offrir un futur. Souffles a été lue à travers tout le Tiers Monde.

Tout au long de son existence, elle s’est également ouverte aux cultures des autres pays du Maghreb et de ceux du Tiers Monde. Interdite en 1972, Souffles est restée longtemps introuvable. Trop peu de bibliothèques peuvent la proposer à leurs lecteurs ou aux chercheurs, que ce soit au Maghreb, en France ou ailleurs. Et pourtant cette revue est incontournable pour qui veut travailler sur la littérature maghrébine, sur les problèmes de la culture nationale et de la décolonisation culturelle.
Pour en savoir plus, consulter le site du poète Abel Latif Laabi, ancien compagnon de détention de l’ingénieur http://www.laabi.net

Abdel Latif Laabi

Né en 1942 à Fès, la capital spirituelle et culturelle du Maroc, Abdelatif Laabi, prix Goncourt de la Poésie 2009, compagnon de détention de Abraham Sarfaty, est un des cou fondateurs de la Revue Souffles.
Après des études à l’université, à Rabat, à la section des lettres françaises, il participe en 1963, à la création du Théâtre universitaire marocain et enseigne alors le français dans un lycée de Rabat.
En 1966, débute la revue Souffles où collaborent plusieurs intellectuels marocains de gauche et notamment Tahar Ben Jelloun, Mohammed Khaïr-Eddine et Moustafa Nissaboury.
Cette revue, qui comptera vingt-deux numéros en français et huit en arabe sous le nom d’Anfas, a eu une grande influence sur la formation de l’intelligentsia marocaine de gauche.
Abdel Latif Laabi est titulaire des insignes de Docteur honoris causa de l’Université Rennes 2 Haute Bretagne.(30 novembre 2007)

Abraham Sarfaty, la problématique du judaïsme marocain et le sionisme

Né à Casablanca (Maroc), en1926, Abraham Sarfaty, issu d’une famille juive de Tanger, est un indépendantiste marocain qui s’illustra par son double emprisonnement tant sous le protectorat français que sous le règne du roi Hassan II et son témoignage sur ce qu’il y a vécu.
Militant communiste marocain dès 1944, il s’engage ardemment pour l’indépendance de son pays, ce qui lui vaut d’être emprisonné en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956. Ingénieur des mines de formation, il participe ensuite à la mise en place des institutions de l’État marocain, à des postes plus techniques que politiques, dont celle de l’enseignement à l’École Mohammadia d’Ingénieurs. En 1970, il rompt avec un parti communiste marocain qu’il juge sclérosé et fonde l’organisation d’extrême gauche Ila A Amame (en avant) (actuelle La Voie démocratique, An-nahj Ad-dimoukrati).
Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en 1972, il entre ensuite dans la clandestinité. Sa nouvelle arrestation en 1974, durera jusqu’en septembre 1991, date à laquelle Sarfaty est privé de sa nationalité marocaine en raison de sa position à l’égard de la « marocanité » du Sahara. En soutenant l’autodétermination du peuple sahraoui, il a été expulsé du territoire marocain après avoir purgé dix-sept ans de prison ferme. En septembre 1999, il est autorisé par le nouveau roi Mohamad VI à rentrer au Maroc et sa nationalité marocaine reconnue officiellement.
Abraham Sarfaty tout comme le mathématicien Sion Assidon ou Ilan Halévy, représentant de l’OLP auprès de l’Internationale socialiste, sont des Juifs séfarades qui ne se reconnaissent pas dans le sionisme, comme par le passé le communiste égyptien Henri Curien, ou plus récemment comme les membres de l’Union Juive française pour la paix.
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On me dira, on m’a dit, pourquoi, aujourd’hui, se préoccuper encore du judaïsme marocain? Laissons se réduire à sa plus simple expression, par les départs, cette communauté, les quelques irréductibles (a) ne poseront alors plus de problème.
En fait, cette étude vise le judaïsme marocain dans son entier, celui qui subsiste ici, celui qui, est dispersé et déraciné en Occident, celui qui s’est trouvé transplanté dans un Etat dont le nom était si chargé de symbole pour tout juif et qui y découvre, actuellement, que sous ce nom se cache une entreprise de prolétarisation, d’anéantissement culturel et une aventure militariste et raciste
Cette entreprise qui a ainsi mystifié le judaïsme marocain, dans le cadre d’une mystification générale du judaïsme, a couronné l’oeuvre coloniale de déracinement commencée il y a un siècle.
A travers la synthèse de ce processus, nous voulons faire partager notre conviction, qui n’a été que renforcée par l’étude des documents tant du passé que du présent, que la prise de conscience de cette mystification est inéluctable, que le judaïsme dans le monde arabe, prisonnier du sionisme, prendra conscience de sa solidarité profonde avec la révolution arabe et contribuera ainsi à faire éclater la dernière entreprise historique du capitalisme à enfermer les juifs dans un ghetto, et quel ghetto… à l’échelle mondiale
Pour contribuer à cette prise de conscience, la recherche rigoureuse de la vérité est indispensable. L’auteur de ces lignes ne prétend pas y être plus apte que d’autres. Mais l’appui sur les critères et les principes du socialisme scientifique peut permettre d’échapper, autant que faire se peut, au subjectivisme. Ce qui ne veut pas dire que cette démarche ne doive pas tenir compte, au contraire, des facteurs super structurels, de culture, d’idéologie, de religion. Mais l’histoire même du sionisme montre, par ses impasses qui se dessinent et se développent, que l’on ne peut isoler et déformer indéfiniment ces facteurs
Par ailleurs, nous nous efforcerons, dans cette étude, de citer le moins de noms possible. Non que l’Histoire n’ait un jour à régler ses comptes avec certains. L’heure en sonnera lorsque les chemins d’une nouvelle symbiose judéo arabe seront retrouvés. Mais nous n’hésiterons pas à fustiger ceux qui continuent aujourd’hui, y compris au sein de l’Etat sioniste, leur travail de mensonge.
Pour accélérer cette prise de conscience, le mouvement national doit, en ce qui le concerne, critiquer ses propres démarches de nationalisme bourgeois plus ou moins tenté d’interpréter le sionisme comme un phénomène isolé et lié aux seuls facteurs religieux. Dans le monde arabe, El Fath a montré la voie, et dès avant juin 1967.
Saluons le fait, lourd de conséquences pour l’avenir, que les hommes politiques qui furent longtemps seuls, ici, à se placer sur ce terrain soient maintenant rejoints par l’ensemble des organisations nationales. Il reste à en faire une réalité dans la vie quotidienne, à retrouver ainsi et à reconstruire la réalité nationale.

I – LE JUDAISME MAROCAIN AVANT SON DERACINEMENT

Précisons. Le déracinement n’est pas daté. C’est un processus. Aujourd’hui, ce qui subsiste du judaïsme marocain, ici, vit replié sur lui-même, de plus en plus concentré sur Casablanca, ville typique du déracinement. Mais l’époque de communautés florissantes et vivantes est encore toute récente.
Les fêtes des mellahs de Fès, de Sefrou, de Salé, et bien d’autres, la symbiose des communautés de l’Atlas et du Sud, éclataient encore il y a dix ans. Malgré un siècle d’effort colonial relayé et développé par le sionisme!
Sur ce passé, tout a été dit, et pourtant, tout reste à dire. Les observateurs sont tous partis de la référence occidentale. Colonisateurs ou sionistes, pour déformer, le plus souvent sciemment, ce passé. Patriotes ou simplement observateurs plus objectifs, pour le situer dans une impasse historique, présenté, certes, comme un «âge d’or», mais sans raccord, autre que sentimental, avec l’avenir. Seule la remise en cause de la référence occidentale et l’élaboration d’une perspective d’avenir spécifique, dont l’entreprise prend corps dans le monde arabe depuis juin 1967, permettent de resituer ce passé, de le vivifier et le raccorder à l’avenir.
Ceci étant, il faut tout de même balayer le mensonge colonial et sioniste, et avec lui, les menteurs André Chouraqui, qui fut secrétaire général de l’Alliance israélite Universelle, consacra plusieurs ouvrages au judaïsme nord-africain et marocain. Sous couvert de l’objectivité juridique, l’un de ses ouvrages permettait au journal sioniste «Noar», qui empoisonna la jeunesse juive marocaine de 1945 à 1952, de proclamer en janvier 1951, que, grâce à la France, «le juif a été libéré de l’arbitraire sans limite qui le maintenait livré au bon plaisir de ses maîtres.»
Que pensent, non pas M. Chouraqui qui se trouve bien placé dans l’Etat sioniste, mais ceux qu’il a contribué à tromper, s’ils se souviennent d’une conférence du Vice-président de l’Alliance, en 1947, déclarant que si celle-ci désirait un foyer juif pour les survivants du nazisme, elle «se pose également la question de savoir quel sera l’avenir de la Palestine. Elle ne saurait répondre de manière certaine, mais sa conviction est que cela «s’arrangera». Car, soulignait l’orateur, «le contraire serait une véritable catastrophe» (Noar, n° 9, mai 1947).
Revenons à cet «arbitraire». Curieux arbitraire qui permettait à des communautés isolées dans les montagnes et dans le Sud de se perpétuer au cours des siècles, intactes, avec leurs coutumes, leurs biens et leurs droits.
La symbiose judéo arabe n’a pas été seulement celle d’une éclatante civilisation, de cette civilisation qui a fait écrire à un auteur juif contemporain: «L’Islam est fait de la chair et des os du judaïsme. Il est pour ainsi dire une refonte et un élargissement de celui-ci, exactement comme la langue arabe est très étroitement apparentée à la langue hébraïque.
Le judaïsme a pu par conséquent puiser dans cette civilisation ambiante, et en même temps préserver son indépendance et son intégrité beaucoup plus facilement que dans la société hellénistique d’Alexandrie ou dans le monde moderne. …Jamais le judaïsme ne s’est trouvé dans des relations si étroites et dans un état de symbiose si fécond que dans la civilisation médiévale de l’Islam arabe». (1)
Si la culture judéo arabe connut le recul de tout le monde arabe encerclé par l’expansion du capitalisme, la vie quotidienne des communautés poursuivait cette symbiose.
Là, il faut éclairer le statut de «dhimmi», de protégé. Deux communautés coexistaient, toutes deux basées sur une conception totale de l’homme, totalement inséré dans sa communauté. Les structures mises au point organisaient cette coexistence, dans le respect mutuel, avec toutefois et effectivement, une différence: la communauté dominante, la musulmane, avait la responsabilité de l’Etat, ou de la tribu, sur le plan politique et militaire, cette responsabilité incluant le respect de la communauté minoritaire. Bien sûr, la reconstruction de la symbiose judéo arabe devra bannir toute discrimination de toute sorte, y compris politique. Mais nullement dans la conception mécaniste d’une laïcité stérilisée à l’occidentale. Palestine laïque, rejetant l’Occident pour participer à la construction du monde arabe, n’a de sens et de perspective que dans la conception de «l’Etat démocratique» dont parlait Marx dans sa «Question juive» et non de «l’Etat politique» de la démocratie bourgeoise. (b)
Par rapport à la réalité historique dont nous avons situé le schéma, les historiens de la colonisation ou de l’assimilation coloniale, des idéologues du Contrôle Civil (c) à ceux qu’un fils de la grande colonisation appelait, avec ce mépris raciste caractéristique, des «éléments avancés, ambitieux et inquiétants» (3) de la communauté juive, ont recherché les textes à l’appui de leurs thèses coloniales et isolé les excès, dus à tel aventurier local, ou à tel souverain assoiffé de violence, en oubliant, comme cet ouvrage d’un ancien Président de la Communauté Israélite de Casablanca, (4) que ces excès s’étendaient aussi aux musulmans, en oubliant que le peuple musulman lui-même réprouvait ces excès. (d)
Mais comment prouver que telle thèse est plus vraie que l’autre? En opposant des textes à d’autres textes, des faits nécessairement isolés par le processus même de la recherche historique à d’autres faits isolés? Non pas;
Les juifs marocains qui ont vécu cette symbiose, leurs enfants que l’organisation sioniste a pu, culturellement et idéologiquement, isoler de la nation, pourront, les yeux décillés par la réalité du sionisme, refaire surgir les faits concrets, la vie quotidienne dominante, l’amitié profonde. Aux personnes de bonne foi qui n’ont pas vécu cette amitié, nous demanderons de réfléchir sur la signification de quelques données concrètes:
Les sources du statut de «dhimmi», beaucoup plus que par les textes juridiques, sont éclairées par l’analyse de la réalité concrète, avant qu’elle ne soit déformée par les structures capitalistiques et par la colonisation, ou détruite par le sionisme. Tel était le cas des communautés rurales, où vivait environ 25% du judaïsme marocain, dispersées dans les régions montagneuses du Sud, le Haut Atlas, et les plateaux présahariens.
Dans ces douars, les relations entre juifs et musulmans s’étaient développées sans entrave extérieure, dans le cadre culturel de ces communautés rurales. L’une des rares études sur cette réalité porte sur le droit coutumier des tribus du Tafilalet.
Elle montre que, si chaque juif de ces vieilles communautés paysannes recherchait, non un «Seigneur», comme on l’a prétendu, ni «un protecteur, ni exactement un tuteur, mais un «répondant» au sens entier du terme», (5) c’était pour des raisons bien précises liées aux coutumes juridiques des deux communautés. Le recours en justice, particulièrement, était basé sur la prestation de serment, pour le juif à l’intérieur de la synagogue, pour le musulman devant le Cadi. En cas de conflit entre juif et musulman, le répondant musulman du juif prêtait serment devant le Cadi en lieu et place du juif. Ce répondant se considérait tenu de prendre les armes pour défendre ou venger le juif en cas de crime.
Ceci n’empêchait pas les juifs, au même titre que les musulmans, de pouvoir «louer, acheter ou vendre des biens meubles et immeubles, locaux d’habitation ou terrains de culture sis dans la tribu.» Ils disposaient même parfois, en outre, d’un droit de préemption «dans le cas d’une aliénation consentie par un de leurs parents juifs.»
Ainsi s’organisait la vie de ces deux communautés, dans ces structures «pré capitalistes», où, pour reprendre la phrase de Marx, « la production était organisée pour l’homme, et non l’homme pour la production.» Des voyageurs européens juifs, attachés encore au contenu humain du judaïsme et non aliénés à la culture occidentale, découvraient aussi dans la vie des communautés urbaines, imprégnées des mêmes bases culturelles, de la même symbiose fraternelle avec la communauté musulmane, le sentiment de «plénitude» et comprenaient alors la «nostalgie du mellah». (6)
Cette vie était à la fois close et en symbiose avec la communauté musulmane. Ce n’était pas le ghetto encerclé par un monde hostile.
Aux faits déjà donnés, ajoutons le rappel, entre autres, et qui subsistent encore, des manifestations d’amitié et d’affection des Musulmans aux juifs lors des fêtes religieuses, notamment des cadeaux les soirs de Mimouna, le fait, relevé avec étonnement par les observateurs européens, de la vénération par les musulmans des saints juifs. (e)
Précisons. Ce judaïsme était total. Il comportait également l’idéal de «retour à Israël», la prière de Pessah «l’an prochain à Jérusalem». C’est l’ambiguïté de cet idéal et de cette prière qui a été détournée et utilisée par le sionisme. Il faut dire que dans la société européenne, déformée par le capitalisme et l’idéologie coloniale, les aspects négatifs de cette ambiguïté ont pu prendre corps et donner naissance à l’idéologie sioniste. (f) Mais, tout de même, indépendamment de toute croyance personnelle, le fait objectif demeure que cet idéal et cette prière plongent dans ce qui fait la conception d’universalité et d’humanisme du judaïsme. L’idéal d’ «Israël» est celui des fils de Dieu, plongés dans la souffrance, et promis à l’avènement, sur cette terre, du Royaume de Dieu. «L’an prochain à Jérusalem» est lié à la conception du Messie et de l’avènement de ce Royaume pour tous les hommes. (g)
Il ne s’agit ni du règne du Veau d’Or et de la Banque Rothschild, ni de prendre Moshé Dayan comme Messie. Le sionisme l’a d’ailleurs si bien compris qu’il s’est efforcé de déraciner cette croyance en le Messie: l’un des organisateurs du sionisme au Maroc, et qui aujourd’hui continue son entreprise dans l’Etat sioniste, Prosper Cohen, écrivait en 1944 une sorte d’exhortation à la communauté juive à abandonner l’espoir dans le Messie et dans l’humanité. «Qu’est-ce que le Messie? En réalité, tu ne sais pas plus qu’un autre peuple ce qu’est ou ce que sera le Messie… Viendra-t-il ce roi juif? S’ouvrira-t-elle pour les juifs cette ère de bonheur? Tu sais bien que non, peuple entêté! Tu sais bien que l’humanité est à jamais perdue… ». (9)
Ce même prophète du sionisme exhalait son mépris des juifs du peuple après le fiasco des élections aux communautés, organisées en 1948 sous la double égide du sionisme et de la Résidence Générale: «Peut-on, après le ridicule fiasco des dernières élections, lancer un appel en vue d’une action quelconque? Il semble, en effet, que la torpeur d’un grand nombre de nos coreligionnaires soit congénitale et qu’il n’y ait décidément aucun remède susceptible de la combattre. » (Noar, nº 14, février 1948).
Où l’on voit que sionisme, racisme, colonialisme et mépris des hommes sont identiques!
Le peuple, qu’il soit musulman ou juif, sentait bien, lui, dans sa chair, cette espérance commune en le Royaume de Dieu. L’amitié et la fête commune des soirs de Mimouna clôturant le Pessah en étaient l’une des expressions vivantes, symbolisant la fin commune de ce désert d’injustice que traversent les hommes.
Tout ceci, qui demande d’autres développements, d’autres recherches, d’autres réflexions, n’est pas que de l’histoire. Il faut préparer la construction de l’avenir, d’une société où de nouveau la production sera organisée pour l’homme, d’une société où l’homme pourra de nouveau trouver une plénitude désarticulée par le capitalisme et la culture occidentale, d’une société de créateurs où les hommes ré exprimeront leurs valeurs culturelles pour projeter l’avenir.

II – DU DERACINEMENT DES «ELITES» A L’ENCADREMENT SIONISTE

L’objectif de conquête du monde arabe par le capitalisme européen date des prémisses de sa mutation en impérialisme moderne. Cet objectif contint d’emblée l’effort de division entre juifs et musulmans. Précurseur à la fois de la «gauche» européenne et de l’impérialisme, Napoléon lança de Gaza, en 1799, une proclamation aux juifs d’Afrique et d’Asie au nom, avoué, des «idéaux» de la Révolution française, et, plus réel, des appétits de conquête de la bourgeoisie.
Dans la deuxième moitié du 19′ siècle, l’entreprise de colonisation s’organisa, cet effort de division jouant son rôle avec la participation empressée et intéressée des grands banquiers juifs. Edmond de Rothschild (déjà!) créait en Palestine le premier établissement colonial, et, forme nouvelle de la traite, y importait 5.000 juifs de Russie. Parallèlement, et avec des fonds de même source, l’Alliance Israélite Universelle était fondée, et créait ses premiers établissements scolaires dans le bassin méditerranéen, et notamment au Maroc. Le banquier anglais Sir Moses Montefiore effectuait un voyage «philanthropique» au Maroc, manifestant «l’inquiétude», largement renouvelée depuis par le colonialisme européen, pour le sort des communautés juives dans le monde arabe.
Laissons parler notre Mouillefarine déjà cité (3): «Ce serait une erreur singulière de croire que le Protectorat est le fait pur et simple de la conquête militaire; il faut y voir l’aboutissement d’une politique patiente, intelligente et méthodique qu’on a justement appelé la «pénétration pacifique». Les armes n’ont fait que consacrer et consolider une possession déjà acquise par un long travail d’approche des liens économiques créés avec les autorités chérifiennes et les grands chefs des tribus berbères. Or, de cette oeuvre de rapprochement, des officiers et négociants français furent les principaux artisans, aidés par les israélites du pays, grâce à la nouvelle formation qu’ils recevaient de l’Alliance.»
Ce raciste, bien sûr, confondait quelques collaborateurs juifs et la masse des juifs. Car s’il est vrai que l’un des premiers élèves de la première école de l’Alliance, celle de Tétouan, devint le fondateur du sionisme au Maroc, les artisans juifs du Rif travaillaient pour l’armement des troupes d’Abdelkrim el-Khattabi.
Mais il est vrai que les quelques milliers de juifs marocains ainsi formés constituaient, à partir des années 1920, la seule «élite», la seule manifestation publique de la communauté juive.
La société traditionnelle devait se dépasser pour affronter l’impact de la colonisation. La résistance nationale, issue des profondeurs du peuple, a été une «résistance», mais n’a jamais été, malgré certaines aspirations plus ou moins diffuses, une «révolution», qui soit à la fois rejet de l’impact colonial et dépassement de la société traditionnelle. L’idéologie nationale plus ou moins élaborée n’a cessé d’osciller entre le repli sur cette société et l’adoption des valeurs de la société bourgeoise occidentale. Même le courant socialiste, jusqu’aux efforts entrepris depuis ces récentes années, n’offrait de perspective que techniciste.
Rien d’étonnant donc que cette «élite» juive, déracinée dès le départ, intégrée par son style de vie, ses intérêts, à la culture occidentale, n’ait offert, dans le meilleur des cas, aucune perspective nationale concrète à la masse de la communauté juive marocaine, quand elle ne l’a pas, tout simplement, canalisée vers le sionisme. Dans une structure sociale où l’autonomie culturelle était déjà très forte, cette communauté s’est vue ainsi abandonnée à une telle «élite». Ceux des marocains juifs, nombreux à un moment, qui venaient au mouvement national dans le cadre du seul parti qui inscrivait la lutte nationale dans l’objectif d’avenir de construction du socialisme, se trouvaient, par une application mécaniste des principes du socialisme scientifique, amenés à sous-estimer, sinon ignorer, la nécessité d’une lutte spécifique dans la communauté juive, la laissant ainsi à cet abandon.
La situation de juin 1967 est venue ainsi couronner un siècle de pénétration et de division coloniales, et un quart de siècle d’abandon de la communauté juive marocaine à l’encadrement sioniste.
Les étapes du déracinement se situent ainsi:
Jusqu’en 1940, formation et occidentalisation de la bourgeoisie juive marocaine. Typique est à ce sujet le numéro spécial consacré en décembre 1928 à l’essor du judaïsme marocain, par le journal mensuel «L’Avenir Illustré», édité par quelques européens juifs installés an Maroc et des marocains juifs issus de cette «élite» occidentalisée.
Ce numéro, dédié au Résident Général Steeg, se situe, comme le souligne l’éditorial, «Sous l’égide de la France». L’un des rédacteurs, qui fut aussi l’un des promoteurs de la Fédération Sioniste du Maroc, y écrivait :
«Qu’étaient nos frères du Maghreb il y a seulement une vingtaine d’années? Une tribu d’Israël, isolée du reste du monde juif et en marge de la civilisation occidentale… Les juifs du Maroc, en entrant un jour dans la grande famille française, y formeront nécessairement une «province spirituelle».
La «grande famille française» devait, en 1940, «enrayer» ces ambitions.
2) La mise en place de l’encadrement sioniste. Si, dans les années d’application des lois raciales de Vichy, l’opposition de Mohammed V à ces lois et la fraternité musulmane devait confirmer à la masse des marocains juifs leurs raisons d’attachement au pays, cette «élite» ne pouvait limiter là son ambition.
Comme l’écrivait l’un d’eux, «Nous avons connu des israélites marocains dont la tenue vestimentaire, le genre de vie, la culture ne se distinguaient plus des européens, qui préféraient, dans un procès contre un arabe, se faire condamner par défaut plutôt que de se présenter au Makhzen, et d’avoir à se déchausser et à s’accroupir humblement devant le pacha». (10)
L’arrivée de l’armée américaine, en novembre 1942, devait ouvrir de nouvelles perspectives.
Dès 1943, avec la collaboration d’officiers américains et anglais, un amalgame analogue à celui qui avait créé «l’Avenir Illustré» mit en place les bases de l’organisation sioniste. La bourgeoisie juive marocaine abandonnait l’objectif assimilationniste pour se rallier, dans sa quasi-totalité, à l’objectif sioniste.
Le même auteur qui évoquait le tribunal du Pacha comme un «ghetto moral» situait ainsi ces deux courants: «Les deux positions peuvent se résumer sous cette forme: si l’Alliance, oeuvrant pour donner aux Juifs, avec l’instruction, la dignité et la possibilité de conquérir une place plus honorable dans leur pays, luttait ainsi dans le domaine politique et diplomatique, «pour que les juifs ne souffrent plus de la qualité de juifs», S.D. Lévy et les sionistes pensaient qu’il fallait certes libérer le judaïsme des pays arriérés, de la misère, de l’ignorance et des préjugés, mais avec l’espoir suprême de leur procurer le retour dans le pays de leurs aïeux» (10).
En 1945, d’après ce même auteur, le deuxième courant l’avait emporté complètement, tout au moins au niveau des leviers de contrôle, organique et idéologique, de la communauté juive.
Basé sur les fonds du «Joint», organisme américain dont les activités dans le monde en soutien du sionisme ont des formes parallèles à celles de la CIA, (h) le sionisme mit en place en particulier l’encadrement de la jeunesse juive marocaine.
Mais la masse des marocains juifs restait attachée à l’amitié avec les musulmans et aussi à ses racines culturelles. Aussi le sionisme se présentait, notamment dans la jeunesse, comme une entreprise de contestation de l’occidentalisation et de l’assimilation, et de rénovation des sources culturelles, tout en proclamant l’amitié avec les «Arabes». Le secrétaire général de la Fédération sioniste du Maroc, européen juif que le journal Noar présentait comme «l’âme du sionisme marocain», déclarait: «Nous insistons sur le fait que les rapports entre Juifs et Arabes doivent être cordiaux comme ils le sont déjà en Eretz (Israël)… Tous les juifs du Maroc doivent savoir que le sionisme n’est pas un idéal contraire aux intérêts de qui que ce soit, ni dirigé contre un groupe ou un pays ou des intérêts quelconques, mais la solution humaine du problème juif et la fin d’une tragédie deux fois millénaire, qui s’est révélée à nos regards terrifiés après la triste expérience du nazisme ayant sa source dans l’antisémitisme». (11)
3) Les provocations coloniales. Les efforts des sionistes se voyaient, non seulement tolérés, mais appuyés par les autorités du Protectorat qui cherchaient à diviser et à détourner de la voie juste le mouvement national. La vieille complicité entre Herzl et le Ministre de l’Intérieur tsariste (12) se voyait ainsi renouvelée. En février 1948, les élections aux communautés juives du Maroc, organisées alors que la répression du général Juin s’appesantissait sur le mouvement national, étaient, malgré les efforts conjugués de la Résidence et des sionistes, un véritable fiasco. A Casablanca, sur une population de 70.000 marocains juifs, il y eut 352 votants; à Marrakech, sur 20.000 marocains juifs, il y eut 153 votants.
Le journal Noar qui rapportait ces résultats sous le titre «Vous n’avez pas fait votre devoir» ajoutait que «les résultats des autres centres ne sont guère plus brillants».
Aussi la Résidence passa à des actes plus conformes à son style. Après un échec d’une tentative de provocation au Mellah de Fès le soir de Mimouna, échec dû à la réaction immédiate de militants du Parti Communiste Marocain, le Contrôleur Civil Chennebault organisa à Oujda et Jerada les 7 et 8 juin 1948, le massacre d’une centaine de marocains juifs. La Résidence réussit ainsi, et dans le contexte de la création de l’Etat sioniste, à la fois le premier choc massif en faveur du sionisme, choc qui entraîna une première vague d’émigration (évaluée par A. Chouraqui à 10% de la population juive marocaine), et la dissolution de la Fédération des Mineurs, dont les responsables étaient inculpés d’être les organisateurs de ces massacres. (i)
Ce processus de provocation n’était d’ailleurs pas particulier aux autorités coloniales françaises, ni à la seule organisation sioniste au Maroc. (j)
4) Compromis et échecs de l’indépendance. Le deuxième semestre de 1955 reste, pour tous les Marocains, y compris les Marocains juifs, la période inoubliable et triomphante qui vit le retour de Mohammed V. Cependant, dès Aix-les-Bains, les compromis s’élaboraient, qui devaient peser lourdement sur l’indépendance, y compris sur l’intégration de la communauté juive.
Dans la période précédente du développement de la lutte, y compris armée, contre le Protectorat, des marocains juifs de plus en plus nombreux, surtout parmi les jeunes étudiants et intellectuels, s’étaient ralliés au Mouvement National, contribuant ainsi à la reconquête d’un Maroc fraternel. Mais à l’étranger, «l’opinion publique internationale», bien connue, «s’inquiétait», à l’approche de l’indépendance, du «sort» des juifs marocains.
Dans ce contexte, le «Jewish Observer and Middle East Review» du 26 août 1955 put annoncer que l’émigration de 45.000 juifs marocains serait organisée entre septembre 1955 et août 1956. Cette quantité était le «maximum dont Israël pouvait organiser l’absorption -excepté sous des conditions d’urgence aiguë. Heureusement, de telles conditions n’existent pas à présent au Maroc grâce à l’approche éclairée des principaux dirigeants nationalistes à cette question des relations avec les juifs du Maroc.» Le journal rappelle à ce sujet les déclarations publiques et une attitude générale dans des «rencontres avec des représentants du Congrès Juif Mondial, qui, semble-t-il, ont lieu depuis quelque temps.»
Les moyens matériels étaient en place. R. Aflalo, dans une étude publiée par l’Avant-garde des 23 et 30 août 1959, rappelle que, à partir de 1953: «les mouvements sionistes étrangers et leurs agents mettent en place un réseau serré dont les ramifications traversent tous les mellahs et atteignent les plus petites localités du sud; créent le camp d’hébergement de la route d’El Jadida et s’installent pour la grande campagne. A partir de ce moment, les nombreux effectifs de ces organisations ne cesseront de circuler librement parmi les masses juives, de les assaillir avec acharnement, de les encourager à tout abandonner et profitent évidemment de cette période d’incertitude de confusion et de troubles pour semer la panique. C’est l’âge d’or des mouvements sionistes au Maroc.»
L’apogée fut atteinte précisément dans la période de fin 1955 à juin 1956, et la description qui suit, vue de l’intérieur, est à rapprocher de l’objectif tracé en août 1955 par l’organisation sioniste internationale: R. Aflalo rappelle que cette période a connu le «rythme le plus rapide et qui a fait le plus grand nombre de victimes.
Sachant le gouvernement préoccupé par des tâches urgentes et majeures, les organisations sionistes «travaillaient» vite, conscientes du moment de confusion éphémère dont elles tiraient alors parti. Nul n’a encore oublié cette fièvre dans laquelle les agents étrangers parcouraient les quartiers juifs, semant la panique, parvenant à créer une véritable psychose de peur collective, aidés dans cette étourdissante course contre la montre par de nombreuses et incessantes campagnes de presse étrangères, qui prédisaient à l’unisson aux Juifs du Maroc «un nouveau cauchemar hitlérien».»
Voici donc ce que les mains libres données au sionisme firent de l’Indépendance pour nombre de marocains juifs! Le ministre juif, l’amitié judéo musulmane au niveau d’organisations bourgeoises comme El Wifaq, la référence à la démocratie de style occidental, se situaient dans une autre sphère. Les intellectuels et techniciens juifs marocains pensaient, quant à eux, qu’il suffirait de s’en tenir à faire bien son travail et à se donner à la construction nationale.
L’émigration, cependant, alors que le camp sioniste de la Kadimah n’était fermé qu’en 1959, stagna dans les années suivantes. Au recensement de 1960, la population israélite comprenait 160.000 personnes. Les chiffres correspondants, ex-Zone Nord et Tanger compris, de 1951 et 1950 donnent 215.000 personnes. Compte tenu des naissances, il est permis d’évaluer les départs à un peu plus de 90.000 personnes en neuf ans, dont la ponction de 45.000 personnes dont nous avons parlé. En dehors de cette «campagne» sioniste, et malgré les pressions subies par les marocains juifs, les départs se situent donc, en moyenne, pour les huit années encadrant l’indépendance, à quelque 6.000 personnes par an.
L’emprise sioniste était loin, donc, d’avoir fait son oeuvre. Mais l’impunité dont jouissait l’organisation sioniste, la tolérance dont elle a bénéficié à l’exception de la courte période de 1959 à 1961, ne pouvait pas manquer de peser sur une communauté sur laquelle cette organisation a exercé, depuis 1944, un entier monopole idéologique.
5) L’émigration. Elle s’est développée, régulière, massive, depuis 1961. Les statistiques officielles permettent de situer les départs, depuis cette date, à une moyenne de 12.000 par an. L’échec de la tentative réformiste de créer une démocratie bourgeoise à l’occidentale fut consacré par l’orientation politique prise depuis 1960 et par la stagnation économique qui suivit.
Cet échec et cette stagnation permirent enfin au sionisme de faire apparaître à la majorité des juifs marocains la solution du départ comme la seule possible, d’autant plus facilement que la grande bourgeoisie marocaine tentait de camoufler son appétit de compromission économique avec l’impérialisme par une phraséologie nationaliste et un racisme larvé. La néo-féodalité affairiste qui s’est organisée depuis était, elle, plus conséquente: utilisation, sans discrimination, de courtiers, musulmans, juifs ou étrangers; protectionnisme camouflant mal le mépris pour la masse des juifs; répression indignée contre les «Lévy rouges».
Le tournant fut nettement marqué en 1961: en janvier 1961, une provocation sioniste montée à l’occasion de la venue au Maroc du Président Nasser, alimentée par les excès de certains (contre les enfants!) et des articles de presse racistes, fut mise en échec par la réaction publique d’un nombre important de marocains juifs. (k)
Ceci montre que la possibilité d’explication et d’information antisioniste était encore sensible. Mais le lourd manteau qui pèse sur la vie politique du pays n’était guère favorable à son développement.
Le sionisme, quant à lui, était bien organisé. Comme par hasard, à ce même moment, un petit bateau, le «Pisces», chargé de 42 émigrants, incapable de tenir la mer, coulait devant les côtes méditerranéennes du Maroc, son capitaine sauvant, quant à lui, sa peau! Lorsqu’on connaît l’efficacité de l’organisation sioniste, peut-être ne faut-il pas s’étonner de cette «coïncidence fortuite» qui permit à un journaliste sioniste d’écrire «Le Maroc a désormais son Exodus». (l)
Dans des conditions qui restent à préciser, devant «l’émotion» de «l’opinion publique internationale», les portes de l’émigration s’ouvrirent. Cet aboutissement a été ainsi résumé par une observatrice informée et objective du judaïsme marocain: «Aussi, dans cette recherche et dans son effort d’intégration dans une culture occidentale, le juif marocain ne pouvait éviter de se poser la question de son identité: pendant des siècles, le juif maghrébin avait bien été lui-même «juif en pays musulman».
Cette condition, il l’avait acceptée avec ses conséquences. Au contact de la civilisation occidentale, l’équilibre séculaire a été rompu. Lorsque le jeune lycéen commença à se demander: Qu’est-ce qu’un juif?», ses maîtres laïcs répondaient: « Au Maroc, il n’y a ni juifs, ni musulmans, il n’y a que des Marocains». Lorsqu’il se posa en Marocain devant les musulmans, on lui affirma que tous les sujets du Sultan étaient égaux, mais on lui fit sentir, dans la réalité de l’existence, que certains droits n’étaient pas pour le dhimmi. Quant aux autorités du Protectorat, elles le considéraient comme «israélite marocain». Quand, enfin, il se décida à émigrer en Israël, on le considérait, pour la première fois, comme «Marocain»». (15)
En effet, devant la réalité de l’Etat sioniste, sa crise économique, le racisme contre les juifs «orientaux», le reflux prenait corps en 1966 et jusqu’en mai 1967. Juin 1967 donna lieu, au Maroc, à de nouvelles provocations sionistes dont l’objectif fut alimenté, une fois de plus, par la réaction raciste d’une certaine presse bourgeoise. L’émigration reprit. Mais juin 1967 contenait pour le monde arabe, et finalement, l’Histoire le montrera et commence déjà à le montrer, pour le judaïsme dans le monde arabe, l’émergence de ce qui fera la fin du cauchemar sioniste et raciste.

III – JUIN 1967 ET LA PERSPECTIVE

Nous ne ferons pas ici l’analyse détaillée, qui mériterait d’être faite, sur le plan sociopolitique, de juin 67. Au-delà même de toute construction intellectuelle, la réalité du concept de nation arabe est apparue vivante. Pour le Maroc, cette date sera un nouvel août 53.
On nous dira: si la «nation arabe» est vraie, pourquoi pas le «peuple juif»? Nous nous proposons de reprendre, en profondeur, ces thèmes. Mais retenons ceci, même si ce ne peut être compris aujourd’hui par tous: ce qui fait la réalité d’une donnée sociologique, c’est son devenir.
Le concept de «nation arabe» s’inscrit dans la perspective historique des mouvements de libération nationale et de liquidation de l’impérialisme. Le concept de «peuple juif» tend à faire ressurgir une démarche tribale, et encore, au stade le plus primitif, démarche que la philosophie même du judaïsme, à travers les Prophètes, a contribué à faire dépasser en exprimant une conception universaliste de l’Homme. (m)
Il reste clair que l’avenir du judaïsme marocain, pas plus que celui de toute la nation marocaine, n’est désormais dissociable de l’avenir de la Palestine. L’ «élite» faillie qui a fait, directement ou indirectement, le sionisme au Maroc et qui se tait depuis juin 67 voudrait sans doute, avec d’autres fausses élites, couvrir cette réalité de l’oubli. Mais chacun sait que cela n’est plus possible.
A tous ceux, ici ou ailleurs, des marocains juifs, qui sentent au fond d’eux-mêmes, consciente ou subconsciente, l’angoisse de l’isolement et du déracinement, à tous ceux qui, au fur et à mesure que la réalité et l’impasse du sionisme apparaît, réfléchissent, nous demandons de s’informer, de briser, d’abord en eux-mêmes, le monopole de l’information sioniste et la mystification par l’Occident impérialiste. (n)
La réalité de l’Etat d’Israël, lisez-la à travers cet ouvrage d’un auteur sioniste qui cherche, en vain, l’issue aux impasses du sionisme. (1)
L’effondrement du rêve humaniste des juifs trompés par le sionisme, découvrez-le à travers cet autre auteur qui affirme pourtant que le «peuple juif» est une notion «sui generis». (2) Le crime permanent commis contre le judaïsme, réfléchissez-y à travers l’oeuvre d’Emmanuel Lévyne (3) et le combat qu’il mène depuis qu’il découvrit, sur l’Exodus, la réalité du sionisme. La réalité du juif marocain dans l’Etat sioniste peut être perçue à travers la sécheresse objective d’études comme celle de cette sociologue juive marocaine, même si celle-ci n’a pu dépasser la perspective «occidentale». (4) La réalité du racisme dans l’Etat sioniste ressort dramatiquement des deux études conjointes de deux citoyens de cet Etat, l’un musulman, l’autre juif. (5)
La réalité du sionisme comme entreprise impérialiste, la réalité du sionisme comme entreprise d’aventuriers qui n’ont jamais (o) voulu créer un foyer pour les juifs persécutés, mais construire un Etat raciste et expansionniste, enclave de l’impérialisme, ceux qui ne la percevraient pas à travers la réalité vivante actuelle, peuvent lire l’étude de Maxime Rodinson (6) et l’important ouvrage de Nathan Weinstock. (7)
La réalité du fascisme à la tête de l’Etat sioniste peut être perçue à travers l’effrayant autoportrait que Moshé Dayan trace de lui-même dans son interview à «l’Express» en mai dernier, et dans cette lettre que lui adresse une mère juive, Miriam Galili. La réalité de la «culture occidentale», de sa «technique», saute en éclats sous la poussée des peuples, d’abord du peuple vietnamien, et, de plus en plus, pour le monde arabe, des combattants palestiniens.
La réalité du «désert» fructifié, en quoi diffère-t-elle de la réalité coloniale et néo-coloniale que nous connaissons, en quoi diffère-t-elle des orangeraies du Sousse? Ceux qui oublient que le pays de Canaan n’a pas attendu la technique occidentale pour être le pays du lait et du miel, ceux qui accordent quelque valeur aux orangeraies nouvelles qui y ont été plantées depuis vingt ans, qu’ils s’interrogent sur ce cri de Roger Benhaïm, juif algérien qui vit l’angoisse de son déracinement en France: «SUR LA TERRE DE DIEU, DE MOISE, DES PROPHETES, DE JESUS, SUR CETTE TERRE OU COULENT LE LAIT ET LE MIEL, OU POUSSENT L’ORANGER ET LE PAMPLEMOUSSE, UN HOMME EST MORT SOUS LA TORTURE ET SES TORTIONNAIRES ETAIENT DES JUIFS, MES FRERES». (2º discours dans le désert, dédié à Kassem Abou Akar, torturé à mort par les sionistes).
Face à cette impasse, face à ces crimes commis au nom du judaïsme, se dresse la perspective du monde arabe fraternel de demain. Dans la lutte du peuple palestinien pour une Palestine laïque, unifiée et démocratique se dresse, entre autres, la figure du Palestinien William Nassar, commandant du secteur de Jérusalem de Al-Assifah, torturé par les sionistes, de père chrétien, de mère juive.

Revue Souffles

Numéro spécial 15, 3e trimestre 1969 Juin juillet 1969
Notes
(a) Parmi ceux-ci, deux catégories. Ceux qui souhaitent simplement vivre chez eux, ici. C’est leur droit, et nul n’a le droit de le leur contester. Ceux qui se veulent hommes conscients et responsables n’ont plus le droit d’ignorer que leur premier devoir, en tant que marocain juif, est la lutte contre le sionisme dans la communauté juive marocaine.
(b) Rappelons la position de Marx, critiquant la conception bourgeoise de l’Etat laïc, et qui s’oppose, par là même, aux interprétations mécanistes du socialisme (2): «l’esprit religieux ne saurait être réellement sécularisé. En effet, qu’est-il sinon la forme nullement séculière d’un développement de l’esprit humain?
L’esprit religieux ne peut être réalisé que si le degré de développement de l’esprit humain, dont il est l’expression, se manifeste et se constitue dans sa forme séculière. C’est ce qui se produit dans l’Etat démocratique. Ce qui fonde cet Etat, ce n’est pas le christianisme, mais le principe humain du christianisme. La religion demeure la conscience idéale, non séculière, de ses membres, parce qu’elle est la forme idéale du degré de développement humain qui s’y trouve réalisé.» Comment ne pas penser que cet objectif correspond également à l’aspiration, commune au judaïsme et à l’Islam, de la réalisation, sur cette terre, du Royaume de Dieu?
(c) Et leurs continuateurs au Centre de Recherches sur l’Afrique Méditerranéenne de la Faculté d’Aix-en-Provence, tels André Adam (in «Casablanca») et Robert Mantran (in «L’expansion musulmane»).
(d) L’une des preuves les plus significatives de cette réprobation populaire est le fait que le tombeau de «Solica la Sainte», sainte juive vénérée pour être restée fidèle à sa foi au mépris de sa vie plutôt que de céder à un souverain, était également vénéré par les musulmans.
(e) P. Voinot a pu noter 31 cas de saints revendiqués à la fois par des juifs et des musulmans, 14 cas de saints musulmans vénérés par des juifs, 50 cas de saints juifs vénérés par des musulmans. (7)
(f) L’Organisation Socialiste Israélienne Matzpen synthétise ainsi ce processus: «La civilisation occidentale produisit L’antisémitisme comme son sous-produit légitime, le nazisme comme sous-produit illégitime. La Juiverie Européenne, incapable de reconnaître L’antisémitisme comme un produit d’une civilisation dont elle était partie, l’éleva au rang d’une «loi de la nature humaine» et produisit le sionisme pour répondre à cette aliénation». (Ce n’est, bien entendu, pas la place ici, ni le rôle de l’auteur, de discute, des positions de telle ou telle organisation israélienne antisioniste, dont il convient cependant de saluer le courage.
La praxis révolutionnaire permet déjà, et permettra de plus en plus, le dépassement de fausses querelles de doctrine et la réalisation, dans la lutte armée révolutionnaire commune, de la Palestine unifiée de demain).
(g) Aujourd’hui, comme le fait remarquer Emmanuel Lévyne, la conception biblique d’Israël correspond aux Palestiniens, et ceux-ci peuvent effectivement dire «l’an prochain à Jérusalem». (8)
(h) Précisons qu’une délégation du Joint continue de fonctionner au Maroc sous contrôle de l’ambassade américaine.
(i) Rappelons que le bâtonnier Henri Bonnet fit, lors du procès où Ben Hamida, Secrétaire Général de la Fédération du Sous-sol, fut condamné à 20 ans de travaux forcés, la démonstration de l’organisation du massacre par les autorités du Protectorat.
(j) Eli Lôbel rappelle «l’affaire malheureuse» où il fut prouvé que des attentats à la grenade dans une synagogue d’Irak avaient été organisés par les sionistes, avec l’accord de Ben Gourion (12); Serge Moati signalait, en 1947, une provocation du même ordre à Tripoli, sous l’égide de l’Intelligence Service. (13)
(k) La Déclaration contre le sionisme et l’antisémitisme recueillit, en quelques jours, près d’une centaine de signatures, dont celle d’un rabbin, qui était venu se joindre d’elles-mêmes aux premières.
(l) Le rapprochement est, lui, acceptable lorsqu’on connaît ce que fut «l’opération» Exodus pour le sionisme mondial. Se référer à ce sujet au témoignage, vécu, de Emmanuel Lévyne (8) et à l’ouvrage de Alfred Lilienthal.(14)
(m) Ceux qui veulent mieux comprendre le «problème juif» tel, toutefois, qu’il a trouvé sa source dans le développement du capitalisme, doivent lire l’ouvrage de Abraham Léon, écrit dans la clandestinité en 1941, avant que l’auteur ne soit arrêté par les nazis et tué à Auschwitz. La réédition de l’ouvrage contient en préface une synthèse historique de Maxime Rodinson. (16)
(n) Il faut dire que, lorsqu’on le désire, cela reste, matériellement, presque impossible à réaliser. Aucun des ouvrages ici mentionnés, ne rentre et n’est en vente au Maroc, double effet de la censure et du réseau étranger des libraires.
La presse de langue française au Maroc est, soit sioniste, soit entachée de racisme. La presse de l’étranger se ramène au sionisme de «France-Soir» et à la soi-disant objectivité du «Monde». Le premier devoir des patriotes est donc d’organiser cette information.
(o) La responsabilité du sionisme dans le massacre nazi est clairement établie par la lettre suivante, adressée par Ben Gourion à l’exécutif sioniste, le 17 décembre 1938, alors que les pays anglo-saxons proposaient d’ouvrir leurs portes aux juifs d’Allemagne et d’Europe Centrale. «Le problème juif actuellement n’est pas tel qu’il était habituel de le voir. Le sort des juifs en Allemagne n’est pas une fin mais un commencement. D’autres états antisémites prendront des leçons de Hitler. Des millions de juifs sont face à l’anéantissement, le problème de leur refuge a pris des proportions mondiales. La Grande-Bretagne essaie de séparer la solution à ce problème de celle de la Palestine. Elle est appuyée par les juifs antisionistes. Les dimensions du problème des réfugiés demandent une solution immédiate, territoriale; si la Palestine ne les absorbe pas, un autre territoire le fera. Le Sionisme est en danger. Toutes les autres solutions territoriales, vouées à l’échec, demanderont d’énormes sommes d’argent.
Si les juifs ont à choisir entre les réfugiés, sauvant les juifs des camps de concentration, et l’assistance à un muséum national en Palestine, la pitié t’emportera et toute l’énergie du peuple sera canalisée pour sauver les juifs de divers pays. Le Sionisme sera écarté de l’ordre du jour, non seulement dans l’opinion publique mondiale, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, mais partout ailleurs dans l’opinion publique juive. Si nous permettons une séparation entre le problème des réfugiés et le problème de Palestine, nous risquons l’existence du Sionisme.» (Cité in Thèses de l’Organisation Socialiste Israélienne Matzpen).
Références
1: S. GOTTEIN. Juifs et Arabes. Editions de Minuit. Paris, 1957.
2: K. MARX. La Question Juive. Collection 10/18.
3: E. MOUILLEFARINE. Etude historique sur la condition juridique des juifs au Maroc. Paris, 1941.
4: Is. D. ABBOU. Musulmans Andalous et Judéo-Espagnols. Casablanca, 1952.
5: M. MOLINARI. Observations sur la condition juridique des juifs en tribu de droit coutumier berbère, dans le territoire du Tafilalet. In Revue de la Justice Coutumière, nº 1, Mars 1955.
6: NOAR, n, 11-12, juin juillet 1947: «La revanche du Mellah: Charonot à Sefrou». NOAR, nº 14, février 1947. «Visite d’un Rabbin Français au Maroc».
7: P. VOINOT. Pèlerinages Judéo Musulmans du Maroc. Paris. Larose. 1948.
8: E. LÉVYNE. «Le judaïsme et la libération de la Palestine», in Revue Hérytem, nº 1 (Nº spécial sur la Palestine).
9: P. COHEN, Congrès Juif Mondial. Conférence Extraordinaire de Guerre 1944. Casablanca, 1945.
10: B. SIKIRDJI. S.D. Lévy, une belle figure du judaïsme marocain. Casablanca, 1955.
11: Noar, nº 3 de juin juillet 1946.
12 : in Eli LÖBEL. Les juifs et la Palestine. Maspero, 1969.
13 : Noar, nº 12, août septembre 1947.
14: A. LILIENTHAL, What price Israël? Regnery éd. s.d.
15 : Doris BENSIMON-DONATH. Evolution du Judaïsme Marocain sous le Protectorat français, 1912-1956. Mouton. Paris, 1968.
16: A. LÉON. La conception matérialiste de la question juive. EDI. Paris, 1968.
Documentation
(1) Marc HILLEL. Israël en danger de paix. Fayard. Paris, 1968.
(2) Saül FRIEDLANDER. Réflexions sur l’avenir d’Israël. Seuil. Paris, 1969.
(3) Emmanuel LÉVYNE. Judaïsme contre Sionisme. Cujas. Paris, 1969.
(4) Doris BENSIMON-DONATH. Développement et sous-développement en Israël, in Revue Française de Sociologie. Octobre décembre 1968.
(5) Sabri GERICS. Les arabes en Israël, précédé de Les juifs et la Palestine par Eli Löbel. Maspero. Paris, 1969.
(6) Maxime ROBINSON. Israël fait colonial? In Les Temps Modernes, nº spécial de juin 1967 sur «Le conflit israélo-arabe».
(7) Nathan WEINSTOCK. Le sionisme contre Israël. Maspero. Paris, 1969.




Source: http://www.renenaba.com/?p=2326
http://www.alterinfo.net/Abraham-Sarfati-la-problematique-du-judaisme-marocain-et-son-rapport-avec-le-sionisme_a40563.html

Projet de régionalisation «Il ne faut pas confondre avec autonomie» Entretien avec Mohamed Darif, politologue

Projet de régionalisation

«Il ne faut pas confondre avec autonomie»

Entretien avec Mohamed Darif, politologue
 
· Appliquer la régionalisation élargie sans atteindre l’autonomie

· Objectif: démocratisation et développement du pays


- L’Economiste: Selon vous, qu’est-ce qu’on entend par régionalisation élargie?

- Mohamed Darif: La régionalisation élargie c’est la consécration. Elle est la démocratie locale qui cherche à donner la possibilité à la population d’une région de gérer la chose locale. Elle peut prendre plusieurs formes comme l’autonomie. L’Espagne, par exemple, adopte une régionalisation élargie qui atteint son apogée à travers l’autonomie. D’autres pays, comme l’Italie, optent pour ce système de gouvernance, mais sans atteindre l’autonomie. Depuis 1997, le Maroc a commencé par une régionalisation restreinte. Maintenant, il est temps de passer à une régionalisation élargie. Le discours royal parle d’une volonté de la généraliser au Maroc. Le non-dit, c’est que la régionalisation dans les autres régions n’a rien à voir avec l’autonomie.

- Estimez-vous que le Maroc a réussi sa politique de décentralisation et de déconcentration?

- Il ne faut pas faire l’amalgame entre la décentralisation et la déconcentration. La déconcentration se fait dans un système administratif centralisé. Là, on fait allusion aux composantes du gouvernement. Un ministère, par exemple, peut déléguer des attributions à d’autres régions. Le Maroc a dépassé le stade de la déconcentration depuis des décennies et est passé à la consécration de la décentralisation. Après la charte communale de 1976, il y a eu la loi relative aux régions en 1997 (selon laquelle le pays est divisé en 16 régions). Ce qu’on reproche à cette loi, c’est qu’elle est régie par une logique centrale. C’est pour cette raison qu’on considère ce type de régionalisation comme une décentralisation restreinte. De plus, on n’a pas donné d’attributions aux gestionnaires sur le plan local. Avec la régionalisation élargie, le Maroc vient d’opter pour un choix stratégique qui se concrétise par la création de la commission consultative de régionalisation. Ce qu’il faut savoir, c’est que la pratique régionale est ancrée dans l’histoire du Maroc. La régionalisation ne date pas d’aujourd’hui. Autrefois, la gestion se faisait par les tribus. Le protectorat espagnol a, aussi, opté pour la pratique régionale. Toutefois, nous ne pouvons comparer la régionalisation pratiquée avant le protectorat avec celle d’aujourd’hui.
En effet, le Maroc est passé de l’Etat traditionnel géré par les coutumes à un Etat fondé sur le modèle Jacobin, et qui cherche à se moderniser. La régionalisation d’hier, qui était liée au tribalisme, a donc perdu sa substance. Aujourd’hui, la régionalisation élargie prônée par le Roi a deux objectifs précis. La démocratisation du pays, d’une part, et le développement, d’autre part. De ce fait, le Maroc de demain ne peut être qu’un Maroc des régions.

- Le régime d’autonomie prévu pour le Sahara peut-il être applicable aux autres régions du Maroc?

- Actuellement non. Le Maroc est en train de chercher une solution durable pour les provinces du Sud. Pour ce faire, il a proposé l’autonomie comme solution dans le cadre de la souveraineté marocaine. Maintenant, pour les autres régions du Royaume, c’est la régionalisation élargie qui va être appliquée, mais sans qu’elle n’atteigne l’autonomie. Omniprésence de la monarchie marocaine et nécessité de respecter les fondamentaux de l’Etat obligent.
Si nous prenons en considération ces spécificités dans l’élaboration d’une vision ayant trait à la régionalisation élargie, le Maroc ne pourrait pas se démarquer complètement des expériences appliquées dans les autres pays. Face à deux modèles fascinants applicables dans le cadre de l’Etat «simple», ceux de l’Espagne et de l’Italie, il est clair que le Maroc va s’inspirer des acquis de l’expérience italienne, selon laquelle la régionalisation n’atteint pas l’autonomie.
A noter que le cadre étatique du Maroc ressemble à celui de l’Espagne et de l’Italie qui sont des Etats «simples». Pour les Etats fédéraux comme l’Allemagne, c’est l’autonomie qui est appliquée. Et c’est ce qui est d’ailleurs réservé à nos provinces du Sud.

Propos recueillis par  http://www.leconomiste.com/
Bouchra SABIB
 
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La copie rendue en juin prochain

Projet de régionalisation :La copie rendue en juin prochain

Projet de régionalisation

La copie rendue en juin prochain
 
· Le modèle sera maroco-marocain

· Le Sahara parmi les premiers bénéficiaires du modèle


· Référendum pour une révision constitutionnelle?



C’est parti pour l’une des plus importantes réformes de deuxième génération! Le Souverain a installé la Commission consultative de la régionalisation dimanche dernier. Elle dispose de 6 mois pour lui remettre ses propositions. Des instructions ont été données au gouvernement et à toutes les autorités pour lui faciliter la tâche.
Aujourd’hui, la commission dispose d’une feuille de route tracée par le Souverain et déclinée lors de son discours en présence de l’ensemble de la classe politique à Marrakech. Ainsi, si la commission doit s’inspirer des expériences étrangères, elle ne doit en aucun cas copier le modèle espagnol, allemand ou belge. Il s’agira d’élaborer un système de régionalisation marocain, qui prend en compte les spécificités nationales et qui sera par la suite une référence au pays en développement.
Mais il faudra attendre le mois de juin prochain, date de la remise de la copie, pour voir comment tout sera articulé. On parle déjà de l’organisation d’un référendum pour la révision constitutionnelle. Une chose est sûre, les provinces du Sud seront parmi les premiers bénéficiaires de cette régionalisation avancée. Sur le plan international, le Maroc a fait son offre pour l’autonomie du Sahara marocain, actuellement sur la table du Conseil de sécurité. Il ne pourra pas attendre encore longtemps dans cet immobilisme voulu par l’Algérie et le Polisario. Rabat passe donc à la vitesse supérieure en lançant la régionalisation avancée pour aussi montrer le sérieux de sa proposition d’autonomie. Dans l’architecture institutionnelle attendue, quatre piliers fondamentaux. Le premier a trait à l’unité de l’Etat, de la nation et du territoire. Le deuxième veut la consécration du principe de solidarité. Attention à ne pas confondre avec une simple redistribution des compétences entre le centre et les régions. Troisièmement: l’adoption d’une large déconcentration dont la mise en œuvre effective sera indispensable pour une régionalisation judicieuse. Dernier pilier, la recherche de l’harmonisation et de l’équilibre des compétences et des moyens pour éviter les interférences et des conflits.
En tout cas, le Souverain a placé la barre trop haut. Les membres de la commission consultative que préside Omar Azziman doivent être à la hauteur. Leurs profils sont diversifiés. En effet, la commission est composée notamment d’anciens ministres, de financiers, de chefs d’entreprises et de spécialistes de l’administration territoriale. Le tout agrémenté par une représentation régionale de ses membres.
Pour le président de cette commission, la régionalisation recherchée devra consolider le processus démocratique et améliorer les relations entre l’Etat et le citoyen. Elle donnera surtout une impulsion au développement économique des régions qui seront libérées de beaucoup de boulets. D’ailleurs, lors des dernières élections régionales, certains partis politiques avaient anticipé en optant pour une nouvelle génération de présidents, en phase avec les défis qui attendent le pays. Des présidents bardés de diplômes supérieurs et d’expériences dans la gestion de la chose publique sont à la tête de certaines régions depuis l’été dernier. Demain, ces compétences à la tête de ces collectivités locales peuvent, mieux que d’autres, mettre en œuvre les nouvelles attributions de la régionalisation attendue. Valeur aujourd’hui, la région est une coquille vide, avec un président et les membres de son bureau pour la façade. Elle ne dispose ni de moyens matériels ni humains pour jouer son rôle dans l’animation de l’économie locale. Avec la mouture qui sortira des travaux de la commission, les attributions et les moyens financiers de la région seront incontestablement renforcés.


Choix


Le choix de Omar Azziman à la tête de la Commission consultative de la régionalisation n’est pas fortuit. Ancien ministre de la Justice, il est d’abord ambassadeur du Maroc à Madrid depuis quelques années. Et à ce titre, il évolue dans l’environnement du modèle espagnol des régions autonomes. Il connaît les rouages institutionnels, les forces mais aussi les faiblesses de ce système politique.
De ce côté, il pourra faire avancer le dossier et surtout éviter de perdre du temps dans certains détails.

M. C.  http://www.leconomiste.com/
 
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